INTRODUCTION.
spontanées qui accompagnent souvent les donations nous permettent de pénétrer dans la vie intime de ceux qui passaient les contrats, nous font connaître les mobiles de leurs libéralités et rendent parfois très'attachante la lecture de ces actes un peu arides en eux-mêmes.
.. Les archéologues et érudits, désireux de se renseigner sur la topo­graphie parisienne dans la première moitié du xvi0 siècle, seront charhîés de rencontrer dans notre série des Insinuations une source nouvelle et pré­cieuse d'informations dont la précision ne laisse rien à désirer. Ils verront notamment que ia moitié de la seigneurie des Porcherons, consistant en maisons manables, granges, étables, colombier, letout clos de fossés, aj>-partenait à la veuve du bâtard d'Alençon, qui en fit don à sa fille Marguerite, pour l'aider à se marier (n° 3171); ils constateront que la Grange-aux-Merciers et le domaine .et parc de la Râpée, s'éten dant jusqu'à la Seine,se trouvaient en la possession de Jean Hennequin, conseiller au Parlement, qui s'en dessaisit en faveur de son frère,.Martin Hennequin, abbé de la Trappe, conseiller au Parlement de Rouen (n° 2912 ) ; ils sauront qu'en i566 Louis de Sainte-Maure, marquis deNesle, comte de Laval, alors mineur, possédait l'île Louviers, anciennement nommée des Javeaux, que cette île, plantée d'arbres et de saules, comprenant une maison à double corps d'hôtel, avec jardin derrière, fut,achetée à cette époque par Claude Deszasses, conseiller au Parlement, pour la somme de 2,25o livres; que, le 2 3 avril 1551, Louis de Sainte-Maure céda à Guillaume de Balsac, sei­gneur d'Entragues, son cousin, ses droits de propriété et actions en rescision à exercer contre cette vente, à charge de rembourser aux héritiers de Claude Deszasses le prix d'acquisition; dans ce contrat, la situation des bras de la Seine, du côté de l'abbaye de Saint-Victor, d'une part, ét du côté des Célestins, d'autre part, se trouve nettement indiquée (n° 3752). - Tous ceux qui s'intéressent aux anciens hôtels de Paris pourront suivre les vicissitudes qu'ils ont subies et connaître leurs possesseurs sous les règnes de François Ier et de Henri II. Les actes insérés dans les registres des Insinuations nous apprennent que l'hôtel des Ursins, dans la Cité, fut donné, le a janvier i5i-i2, par Jean Juvénal des Ursins, abbé de Saint-Meen, à son frère aîné, François Juvénal des Ursins, chevalier (n° 529);